Les enclos paroissiaux des monts d'Arrée
Merveilles d'art religieux et spécificités du Finistère, les enclos paroissiaux forment des ensembles architecturaux uniques en Europe. Ils sont constitués d'une église, d'un calvaire, d'un cimetière et d'un ossuaire.
Un espace sacré délimité par un mur d'enceinte lui-même ouvert par une arche triomphale.
Construits entre le XVIème et le XVIIème siècle, par des artisans de la région, ils résultent du commerce florissant des toiles de lin et sont généralement situés au centre du bourg ou du village.
L'espace des enclos – dont le caractère sacré est profondément marqué par des rites processionnels – est dévolu à la Passion de Christ, sa mort et sa résurrection
Enclos paroissial de Pleyben
Un enclos paroissial rassemble les éléments suivants:
Le mur d'enceinte: ses ouvertures sont obstruées par une marche empêchant l'entrée du bétail dans le périmètre de l'enclos.
L'arc de triomphe: cette grande porte triomphale est supportée par deux ou quatre piliers. Tous les cortèges (baptêmes, mariages ou enterrements) passent sous son arcade principale.
Le calvaire: situé généralement à l'entrée du porche Sud, il fut longtemps la seule croix du cimetière avant que le XIXème siècle n'en dresse une sur chaque tombe. Souvent très ouvragé, il est orné de scènes du Nouveau Testament.
L'ossuaire et la chapelle reliquaire: aux XVIème et XVIIème siècle l'usage voulait que chacun se fasse inhumer à l'intérieur de l'église. Il faut donc ajouter des ossuaires afin d'y entasser les ossements lorsque la place manquait.
Avec le temps l'ossuaire devient une chapelle reliquaire soit accolée à l'église ou, de plus en plus souvent, formant un bâtiment séparé où – le plus souvent - les crânes, étaient conservés dans des boîtes à reliques La chapelle reliquaire est parfois un ouvrage très ouvragé doté de fenêtres.
Cimetière et placître: le placître est l'espace cultuel situé autour de l'église à l'intérieur de l'enceinte. Il fut progressivement envahi par les tombes quand les défunts n'ont plus été inhumés dans l'église.
L'ENCLOS PAROISSIAL DE PLEYBEN



Érigé autour de l'Église Saint Germain l'enclos paroissial de Pleyben est le plus méridional des grands enclos bretons.

Merveille typique de l'architecture religieuse de Basse-Bretagne, il est classé aux monuments historiques dès 1846.
Composé d'une église édifiée à l'emplacement d'un ancien sanctuaire, (1564 – 1583), d'un ossuaire du XVIème siècle, d'un calvaire (1555) aux airs d'arc de triomphe particulièrement imposant et d'une porte triomphale – La Porte de la Mort - il compose l'un des ensembles les plus complets de Bretagne.

L'enclos paroissial de Pleyben offre la particularité de réunir église, calvaire et ossuaire représentant l'évolution des croyances de l'époque.
L'ENCLOS PAROISSIAL DE LANNEDERN



Site et monument historique l'église porte le nom du Saint patronyme de la paroisse, Edern. L'enclos paroissial de Lannedern se distingue par la qualité architecturale de ses éléments. Il a été classé monument historique par arrêté du 2 avril 1951. L'église date en majeure partie du XVIIème siècle avec quelques éléments, dont le chœur, remontent au XVIème siècle. Le porche sud porte une inscription et date de 1662. Outre le tableau du Rosaire (1660), le mobilier de l'église comprend bas-reliefs (XVIIème siècle) de la vie de saint Edern (provenant de la chapelle Sainte-Anne), le tombeau en pierre de saint Edern (XIVème siècle), une statue du même saint chevauchant son cerf (XVIIème siècle), une Pietà et une Vierge-mère (XVIIème siècle) ainsi qu'un bénitier en bronze (1578). La maîtresse-vitre, qui date de 1571 retrace en ses panneaux (il ne reste que sept des douze panneaux) les scènes de la Passion. Le calvaire du cimetière porte à mi-fût la statue de Saint Edern sur son cerf. .

L'ENCLOS PAROISSIAL DE COMMANA

Considéré comme l'un des plus beaux de Bretagne, l'enclos paroissial de Commana est un enclos paroissial édifié aux XVIe et XVIIe siècles, autour de l'église Saint-Derrien. Situé au cœur de la commune éponyme, il entoure la somptueuse église Saint-Derrien. Parmi les éléments remarquables qui composent cette église, sa nef à cinq travées, son porche de style Renaissance avec ses colonnes et sa statue de saint Derrien, son clocher perché à une cinquantaine de mètres dans les airs, sa sacristie, sans oublier ses nombreux retables et statues. La chapelle ossuaire date du XVIIème siècle (1677 à 1687) et contient un autel provenant d'une ancienne chapelle ruinée. On y accède via une porte monumentale sculptée dit "Arc de Triomphe". Deux calvaires, dont l'un, daté de 1624, est l'œuvre du sculpteur Rolland Doré, viennent compléter cet ensemble culte. L'un, jouxte l'Arc de Triomphe et le second, daté de 1585, trône dans le cimetière de l'enclos. L'église possède un beau porche méridional. Une inscription figurant sur la façade Ouest de la tour précise qu'elle fut fondée le 28 juin 1592. L'ensemble a la forme d'un vaisseau central à six travées se terminant par un chœur à trois pans réalisé en 1722. Le porche Sud date de 1645-1653. À l'intérieur, se trouvent trois retables intéressants datés du XVIIème siècle, ainsi que l'autel Sainte-Anne daté de 1682.